Noyal-Pontivy Histoire d'une barre à mine 1946

A l'âge d'apprendre le nom des étoiles
Penché sur la terre, tu ne les voyais pas

Frida Boccara

François Jégard décède le 25 janvier 1946 au 24, rue de la Madeleine. Son fils Lucien va devoir quitter la maison où il vivait avec sa femme Rosalie depuis 1937. Jacqueline y est née en 1938 et Daniel en 1941.

Le tirage au sort de la succession attribue le bar et la ferme à deux autres frères de Lucien: Clément et Léon. Il faut donc construire en toute hâte une maison sur un autre terrain dont ils héritent au 14, rue de la Madeleine.

"Comment trouver suffisamment d'argent après ces années de guerre et de misère? La seule construction possible sera une sorte de cabane améliorée. Papa extrait lui-même, à la barre à mine, les pierres des fondations dans une carrière à Guénolay, sur la route de Naizin.

Carrière de Guénolay sur la route de Naizin

Les pierres sont ensuite transportées dans une charrette à cheval que Papa loue à un agriculteur. La négociation de l'époque est la suivante: une journée de travail dans la ferme en échange de chaque demi-journée de location. Un bon marcheur mettrait deux heures aujourd'hui pour parcourir ce trajet, uniquement sur l'aller. On imagine le nombre de journées que Papa devra rendre à l'agriculteur!

Une fois les fondations bien assises, Papa commence par bâtir le pignon de la maison. Ce sera le seul mur en pierres et sur lui viendra s'appuyer la cheminée. Un menuisier monte ensuite les trois autres murs de planches, doublés de lambris à l'intérieur. "

La barre à mine conservée chez mon frère

"Celui ou celle qui en héritera saura-t-il reconnaître la valeur qu'elle représente en terme d'efforts et de souffrances?" (extrait du chapitre II de mon livre "Une valise bien trop lourde")