Merdrignac 1973 Faut-il abandonner les études?

  " Les cours que je donne au collège et ceux que j'étudie à l'Université remplissent mes jours à temps complet. Je dois encore faire le ménage de Papa et le conduire ici ou là le dimanche. Ce surcroît de travail me provoque des maux de dos insupportables qui m'obligent à demander au médecin des arrêts de maladie. Je décide de mettre un frein à mes études. Une seule des trois unités de valeurs qui me manquent suffirait pour passer en année de licence. J'abandonne donc les deux autres qui me font défaut et je me console en me disant que je pourrai toujours y revenir plus tard.

Lucien Jégard Cantonnier en 1950 Cliquez sur l'image

   Pour la première fois de ma vie, je capitule devant le travail et je m'en veux. Lorsque je me suis engagée dans ce parcours d'études supérieures, j'en rêvais comme d'un loisir culturel. Je repense à Papa au fond de son puits, dans la carrière ou les champs de tomates. Il serrait des poings et y allait quand même. C'est vrai!... mais en ce moment, il me faudrait quatre mains: l'une sur le volant pour aller à Noyal-Pontivy chaque week-end, l'autre sur la touche du magnétophone, une troisième pour corriger les copies de mes élèves et une quatrième pour rédiger mes devoirs avant de les expédier à Rennes...

De plus, depuis ma rencontre avec Henri, je me concentre difficilement sur mes cours. Lorsque mon esprit s'évade, je revois son sourire et mes lèvres chuchotent son nom.

Alors, je le vois s'avancer vers moi et nous restons très longtemps enlacés." (extrait de mon livre "Une valise bien trop lourde")

Comments

[Stéphane]

En même temps tu avais réussi l'essentiel, ton BAC, qui te permettait de travailler!

[Bernadette Lemarchand]

Oui, je pense qu'en tant que professeur de collège, j'aurais reçu un salaire plus important. Mais j'ai connu de très belles expériences en école primaire également...